Instants de vie #18
Après nous avoir partagé une vidéo de conte accompagné en musique, Cyrille notre animateur des ateliers socio linguistiques partage 2 lectures qui l’ont touchées :
Deux livres pour s’émerveiller…
Au sortir de cette « hibernation » du confinement, le printemps bat son plein. C’est peut-être l’heure pour vous d’aller marcher en montagne, flâner dans la forêt, contempler les cascades… Voici alors deux livres pour affûter votre regard en vue de vos prochaines sorties :
« Menu bouquet de fariboles à peine écloses » de Jacques Doutaz (2016) et « Le réseau secret de la nature », de Peter Wohlleben (2017, traduit de l’allemand en français depuis l’allemand en 2019). Ils ont tous les deux écrits par des garde-forestiers, amoureux des mystères de la nature, veilleurs des animaux et des insectes, observateurs complices des arbres. L’Allemand Peter Wohlleben a publié précédemment un succès de librairie, vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde et traduit dans de nombreuses langues : La vie secrète des arbres (2015, traduction française en 2017). A l’inverse, le second a publié grâce à une association. Le Suisse Jacques Doutaz, à l’inverse, a auto-publié trois recueils de courts récits grâce à l’association « Auprès de mon arbre » : de son côté, pas de succès médiatique, pour celui qui a surtout la tête tournée vers le ciel et qui, depuis, est entré au séminaire.
Avec La vie secrète de la nature, vous comprendrez un peu de cette incroyable complexité qui relie les différentes espèces, des gastéropodes du sous-sol jusqu’à la cime des arbres en passant par ce qui nage et ce qui court. Ou comment les poissons influencent la pousse des arbres, comment la fourmi Tout est connecté : et ce réseau, on commence à peine à le percer. L’auteur donne une multitude d’informations, certaines appuyées sur des études, d’autres sur son expérience, porté par une conviction forte : l’homme, y compris quand il veut gérer, entretenir, modifie, voire bouleverse l’écosystème. Peter Wohlleben nous fait prendre conscience de la conséquence des actes humains sur l’écosystème et non seulement sur une espèce.
Le Menu bouquet de fariboles se compose quant à lui de fleurs littéraires, des beautés insoupçonnées : de la légèreté, de la tendresse, un humour fin, une écriture savoureuse. Vous y croiserez des animaux aux préoccupations toutes humaines, des rois qui apprennent le sens de la vie, des voyageurs et de ces riens qui apportent la sagesse ou l’émerveillement, Qu’on ne s’y trompe pas : ces fariboles sont à l’image de ce livre et de son auteur, sans arrogance, sans artifices. Avec une écriture savoureuse, un humour subtil, il se joue du conte pour ciseler des histoires qui donnent à penser. Pourtant, qui connaît un peu les contes ne s’y fiera pas : ironiquement, ces « fariboles », loin d’être futiles, donnent à sourire, à rêver et à penser ; bref, elles font du bien. N’est-ce pas l’essentiel ?
Ces deux livres, de manière très différente, nous invitent à l’émerveillement. Alors, ne nous privons pas !